La bisquine d'Isigny
ballade aux îles St Marcouf
L'annexe est en remorque
Sortie du chenal
Tiens...Un clandestin...!
Malgré un vent nul, passé les dernières bouées, le moteur est coupé, la marée descendante nous emmènera doucement jusqu'aux îles.
Calme plat!
Les lignes sont mises à l'eau.
Et çà mord...
Les îles se rapprochent.
L'île de terre.
...hérissée de noires sentinelles!
Saluons au passage la Marie-Madeleine, de St Vaast, restaurée il y a quelques années par l'atelier d'Archimède, chantier naval situé quai Surcouf, à Isigny. Restaurations suivante, chantier Bernard à St Vaast la Hougue.
Un peu de plongée...
...et on débarque!
Le retour se fera à 4,5 noeuds, le vent nous ayant fait la bonté de se lever, juste comme il faut!
Le capitaine à l'air content...
Retour sur le chenal
Première sortie
C'est avec impatience que nous attendions de tester le bateau sous voiles, vendredi matin, enfin ce fut la première sortie.
A bord, Denis, Yves Pilon, Yves-Marie Pilon et quelqu'un qui avait mal au dos, le propriétaire du bateau sans doute...
Les voiles enverguées sont préparées, des gueuses de fontes ont été mises dans les fonds, il manquera peut êtres quelques tolets, et quelques bouts, mais les derniers réglages sont à voir sous voiles.
Paré à hisser!
Le vent est quasi inexistant, mais aprés le petit feu, le moteur est coupé et le bateau avance quand même.
et enfin...des petites risées gonflent les voiles!
...et c'est parti pour de nouvelles aventures...!
Mais il arrive que le vent soit absent...!
A la pêche au maquereau...
pétole en manche
à quai à isigny
...On continue
Fabrication de la misaine dans un morceau de pin douglas
pose de la misaine
c'est quand même mieux avec un mât... le premier
Ce joli bout de bois va devenir le grand mât encore appelé: mât de taillevent.
Au fond de l'atelier d'Archimède, un canot de Gernesey de 1875: il sera refait aux 9/10emes à neuf
Mât de tapecul, queue de mallet, vergues de tapecul, de misaine, de taillevent, un nombre impressionnant de bouts de bois; et il manque encore le bout dehors...
Une pièce de bois d'un fort échantillonage est nécessaire pour soutenir le grand mât qui va se trouver juste devant le moteur, c'est l'étambrai. Afin de garder l'esthetique du bateau, le gaillard à été prolongé jusqu'à l'emplacement du futur mât, il ne fait plus qu'un avec l'étambrai.
un demi cercle du diametre du mât sera découpé pour recevoir celui-ci, il sera ensuite maintenu par une ferrure solidement boulonnée sur l'étambrai.
Les accessoires nécessaires au gréément et notamment les poulies, peuvent se trouver dans des quincailleries de marines spécialisées dans les grééments anciens, toutefois le choix est parfois restreint et la fabrication des poulies reste la solution la meilleure.
Les poulies doivent être façonnées dans des bois non fendifs, l'orme et le frêne sont excellents, mêmes si ce sont des bois moins resistants aux intempéries que le chêne. Les poulies devront être passées régulièrement à l'huile de lin pour assurer leur longévité.
Le plateau d'orme est déligné et raboté, puis on exécute un traçage soigné.
La mortaise est réalisée au ciseau à bois ou , comme dans le cas présent à la mèche à bois pour la partie arrondie et à la mortaiseuse à chaîne pour le restant.
On perce également le trou qui recevra l'axe du réa.
Les poulies sont dégrossies à la scie à ruban puis à la ponceuse à bande et terminées à la main à la rape.
Les réas peuvent être en laiton, en bronze, en Nylon, ou tournés dans un bois dur; ici, ils ont été découpés à la scie cloche dans un contreplaqué marine de première qualité puis tournés.
L'axe du réa est en inox.
Et voilà le travail...
La forge
Un vieux gréément demande un certain nombres de pièces métalliques forgées. Pour le François Emmanuel, c'est mon fils,Thomas Morel, forgeron à Montgaroult qui va réaliser toutes les pièces nécessaires au gréément.
Les pièces terminées:
le livrelof, l'anneau du bout dehors, les trois rocambeaux, les deux colliers de mât, deux cadènes, et quelques bricoles...
J'apprends à l'instant grâce à l'incontournable dictionnaire de la mer de Jean Merrien, (publicité gratuite) que le terme "bout dehors" est un non sens, le terme exact est "boute hors" ou encore "boute dehors"
Le grand mât, encore appelé taillevent est amené sur le bateau et capelé sur un bout passant dans le réa de l'artimon pour lui donner une inclinaison suffisante afin d'être ensuite repris par un autre bout passant dans le réa de la misaine. Deux bastaques assurant son guidage latéral
L'opération, bien préparée, s'est passée en douceur
Une pièce d'argent de 1973 est placée au pieb du taillevent.
Le collier de taillevent est positionné...Pile poil, merci au forgeron!
Clair obscur dans l'atelier
Travaux de matelotage: Vincent et Denis aux èpissures.
Les voiles sont là! Elles sont enverguées provisoirement et présentées sans êtres étarquées, juste pour le coup d'oeil, c'est bon, le plan d'Yves se matérialise sous nos yeux.
Merci Anne pour ce beau travail de voilerie. Pour voir Anne Renault travailler cliquez sur son nom.
Yves pilon et sont fils, Yves-Marie viennent prêter main forte pour enverguer et régler les estropes des vergues et les points d'amures.
Denis continue le travail de matelotage.
Une bisquine c'est quoi?
Une bisquine c'est d'abord un gréémlent: 3 mâts, mât de misaine, grand mât appelé mât de taillevent et mât de tapecul.
Voiles: Foc sur boute-hors, misaine au tiers, taillevent au tiers, tape cul au tiers, plus éventuellement un ou plusieurs huniers.
En fait, on connaît surtout les grandes bisquines de Cancale et de Granville qui sont l'évolution ultime de ce genre de gréément avant disparition.
Depuis 20ans, on a reconstruit deux grandes bisquine de ce type, la Granvillaise et la Cancalaise.
Ci dessous la Cancalaise sous voiles.
A Saint Vaast et à Barfleur, il a existé auparavant de petites bisquine. "la Jeune Marie" de Barfleur, fut la dernière de ce type, c'est un peu pourquoi,sur les conseils de François Renaud et d'Yves Pilon, je décidai de gréer le François Emmanuel en petite bisquine; la deuxième, puisqu'il qu'une reconstruction, "L'ami Pierre, navigue actuellement à St Vaast.
La Jeune Marie, ci dessous.
L'Ami Pierre, reconstruction, plans François Renaud, voiles Anne Renaud, construction au chantier naval de Tatihou.
restauration
Arrivée à l'atelier d'Archimède à Isigny pour une restauration en profondeur.
Merci à Vincent et à Laurent pour le beau travail fait sur le bateau.
Démontage des éléments à remplacer et décapage de la peinture
Remplacement des piéces démontées: lisse de plat bord, couronnement, courbes, bordé, partie arrière tribord du violon, greffes sur le tableau, pose d'une "coeffe" pour maintenir le mât de misaine.
Réparation du safran
Mise en peinture
soudure de l'anode
Mise à l'eau
Encore un peu de patience et on arrivera peut être à cela: une petite bisquine... (plan de voilure: Yves Pilon)
Mais une bisquine, c'est bien plus grand?
premières sorties
Restauration du François Emmanuel
Le François Emmanuel est une chaloupe de huit mètres, construite en 1968, au chantier bellot à Port en Bessin.
Ce bateau a été armé à la pêche, à Barfleur, pendant une vingtaine d'années; son patron était Roger Billard. Il est désormais voué à la plaisance. Il devrait dans l'année qui suit se voir doté d'un beau gréement de bisquine; foc sur bout dehors, misaine , grand voile (taillevent), et tape-cul.
La coque d'un bon état général necessitait quelques réparation dans les oeuvres mortes; lisse de plat bord, violon, pont, tableau, bordé.
Il est basé à Isigny sur Mer
Le François Emmanuel à Barfleur, du temps ou il était armé à la pêche.
Première restauration.
Le François-Emmanuel va naviguer jusqu'en 2006, avec une restauration sommaire, d'abord au moteur, puis avec sa misaine de secours.
Le François-Emmanuel
A peine le "Klee" navigue t-il que je suis séduit par les formes d'un fort canot, au sec, peinture décapée, sur le quai à Isigny.
Le François Emmanuel, tel qu'en lui même, en ce jour béni, dans sa nudité, je l'aperçus...
Le bateau est à vendre pour une somme relativement modeste, l'affaire est vite faite, me voilà armateur..... Une sensation de déjà vu me taraude les neurones, cette fois j'en suis presque sur...., je replonge dans mes anciens négatif, allume l'agrandisseur, et là je m'aperçois que je viens d'acheter le bateau vu cinq ans auparavant au port de Carentan. Le hasard vous joue de ces tours.....
Repeint d'une belle livrée noire il est mis à l'eau, le moteur tourne à merveille, l'ancien propriétaire me fait les honneurs d'une première sortie, les parties de pêche au maquereau vont s'enchaîner.
Le François Emmanuel avant sa mise à l'eau au chantier Bellot à Port en Bessin.
Baptême du bateau à son neuvage en 1968...
Mes premiers bateaux
Isigny sur mer, années 50, tous les jours pour aller à l'école primaire je passe le pont, quand la marée correspond, j'observe les pêcheurs partir ou rentrer sur leurs picoteux, leurs doris, ou quelques picoteux modernes à tableau et motorisés. Ce qui me marque le plus, ce sont les doris, propulsés par de grands avirons, pas encore motorisés.
J'ai maintenant 14 ans, mon père a acquis un "Zodiac", j'obtiens aprés avoir beaucoup parlementé le droit de faire des ronds dans l'eau, à l'aviron, sur le canal (un Zodiac, à l'aviron, je vous dis pas...), avec mon frère Michel,; aprés quelques petites sorties nous arrivons à faire les 3 kilomètres du chenal, passer la pointe du Petit Groin, et même aller jusqu'au Pont de Reux à Géfosse. Nous avons même fait un retour au portant avec sa voile carrée montée sur le mât en alu télescopique.
Le temps a passé..... Début 90, je suis en train de restaurer un petit doris, acheté à Grandcamp, quand par hasard, lors d'une promenade sur le port de Carentan, je tombe sur un canot blanc à vendre. Je le regarde sous toute les coutures, grimpe à bord, trop grand et trop cher pour mes moyens d'alors. Un de mes objectifs de Nikon, par maladresse féminine, tombera ce jour là au fond du bassin...
Je revends mon premier doris et en achète un second plus grand. Repeint à neuf, tout pimpant, il m'avait séduit sur la cale de Grandcamp.
Son nom: Le Pigeon III, avec un nom pareil, j'aurais du avoir des doutes....
J'entreprends avec un ami une restauration plus poussée et là, c'est la catastrophe, le puits de moteur et le tableau sont presque totalement pourris, tout le bordé tribord est à refaire, ainsi qu'une serre, les lisses de plat bord et le plancher; "la cabane" à l'avant sera modifiée et refaite en pin douglas pour être plus esthétique.Je dois aussi enlever toutes les vis à bois qui avaient du servir à resserrer le bordé et qui dépassent dans le bateau, boucher des centaines de trous avec des petites chevilles trempées dans de la PPU. Le copain jette l'éponge et me revoilà seul à l'ouvrage. Cinq années plus tard,en 2001, après des moments de découragement et l'envie parfois de le passer par la tronçonneuse, le "Klee", retrouve enfin sont élément marin sur la plage de Géfosse Fontenay.
Le doris en restauration, le plus dur est passé, la restauration s'achève.
L'ancienne peinture est enlevée thermiquement et toute la coque est passée au minium en attendant sa couleur définitive.
Auparavant, j'avais pris la précaution de gorger tous les bois d'un mélange d'huile de lin et de white spirit 50/50 , plusieurs fois par an, afin de le protéger des intempéries.
Ou l'on rêve de grandes virées en mer....
Il flotte!
Mouillage en baie des Veys